Le 20 mai 2019, le Conseil d’État a annulé le permis d’exploiter octroyé à la S.A. Carmeuse le 24 octobre 2016 par Monsieur le Ministre Carlo DI ANTONIO.
L’analyse d’une seule des critiques évoquées (absence de permis pour réhabiliter le chemin de fer) a suffi.
Le CRAC prend acte de l’octroi dans la précipitation d’un nouveau permis par Madame la Ministre de l’Environnement, Céline TELLIER et Monsieur le Ministre de l’Agriculture et de l’Aménagement du territoire, Willy BORSUS. Ce permis semble un copier-coller du précédent à l’exception du permis d’urbanisme INFRABEL pour la réinstallation de la ligne ferroviaire, accordé sans publicité par le Fonctionnaire-délégué.
Aucune réponse satisfaisante n’est apportée aux griefs évoqués dans notre mémoire déposé auprès du Conseil d’État; et plus particulièrement :
- à la problématique agricole :
Les fermiers sont soit expulsés de leur outil de travail et privés d’une part essentielle de leurs revenus, soit « recasés » sur des terrains de « substitution » qui ne peuvent honnêtement être considérés comme une compensation raisonnable … - à la problématique liée aux ressources en eau et à la santé publique
Ce permis est conditionné à des résultats d’analyses favorables, postérieurs à cette même autorisation d’exploiter.
Ces contrôles concernent des éléments environnementaux essentiels tels que la qualité de l’air et l’équilibre des ressources aquifères.
Les conclusions ne seront connues qu’après l’exécution de travaux préparatoires importants : expropriations de terres agricoles, construction d’une ligne de chemin de fer et de routes d’accès, découverture du site, aménagements de talus (merlon)….
Dès lors, il deviendra impossible de faire marche arrière au vu des investissements consentis par le promoteur.
Cette situation est la conséquence de deux études d’incidences obsolètes et lacunaires.
Nous ne pouvons accepter l’irrespect du travail de la terre, de l’environnement, le manque de précaution pour la santé publique et la pérennité des masses d’eau …
La pluviométrie s’effondre et les pompages d’exhaure de millions de m³ supplémentaires menaceront l’équilibre des nappes d’eau...
Le chaufournier et carrier concurrent LHOIST licencie. Laprocédure « Renault » est activée en raison d’un déficit de débouchés (chute de 35% du marché). Simultanément des ministres autorisent l’ouverture d’une nouvelle carrière !!!
Comment, dès lors, justifier l’intérêt économique de cette nouvelle carrière ?
En prime et découvert ce jour en début de lecture de l’arrêté ministériel :
- Le permis initialement accordé pour 20 ans est maintenant octroyé pour 30 ans.
- La Ministre de l’Environnement Céline TELLIER affirmait hier sur Canal C que les problèmes agricoles sont résolus. Ceci n’est pas vrai : les agriculteurs concernés, soit disant « recasés, dans des terres de substitutions » se retrouvent maintenant face à des contrats précaires et des conditions inacceptables proposées par Carmeuse.
Fiers de notre combat légitime, nous poursuivons notre lutte de 26 années et introduirons un nouveau recours auprès du Conseil d’État. Nous comptons sur le soutien maintenu des mandataires locaux et des habitants de notre région. |